Je pensais être tranquille. Je pensais que m'étant débarassée de ma dépression post partum, j'allais gérer.
Je me trompais.
Je ne gère pas. Plus rien du tout.
Une accumulation. Boulot, couple, Bouille, je ne peux plus. Je suis au bout du rouleau.
Alors des fois je me dis que c'est parce que depuis quelques semaines, je prends tout trop à coeur, ce qui généralement n'est pas le cas.
C'est vrai, je prends tout très à coeur.
Au boulot, je suis plutôt du genre à ne pas me laisser emmerder par les gens à qui je n'accorde que très peu d'importance. Ces personnes me glissent dessus. Ce n'est plus le cas. Je prends toutes les remarques, toutes les critiques au 1er dégré. Même les petites piques qu'on se balance entre collègues, gentiment, je les prends de travers.
Le boulot en lui même, je préfère ne pas en parler....
A la maison, pareil. Je suis du genre à procrastiner, à ne pas me prendre la tête, à ne pas être à jour dans le ménage, le linge, le courrier en retard, les coups de fil à passer. Ce n'est plus le cas. Tout est pretexte à m'angoisser. Pour rien! Qu'est ce que j'en ai à foutre si mon linge n'est pas plié? C'est pas la fin du monde bordel! Je sais que j'ai des milliers de choses à faire. J'ai aussi l'Homme qui me le rappelle tous les jours, mais qui ne le fait pas plus que moi. Je me fous une pression considérable, pour que dalle. Surtout que ces milliers de choses à faire, je n'ai pas DU TOUT envie de les faire.
Avec la Bouille.....je ne m'en sors pas. Elle n'écoute rien, ne fais de nouveau plus ses nuits, elle m'épuise, littéralement.
Je me sens vide.
Je me sens seule.
Je me sens perdue.
Je rêve souvent de ma "vie d'avant". Comprendre ma vie d'avant la Bouille. Ma vie de célibataire sans enfant. Tu fais ce que tu veux. Tu ne rends de compte à personne. Et surtout, tu n'as personne sous ta responsabilité.
J'ai besoin de retrouver ce sentiment de liberté que je n'ai plus.
J'ai besoin de soirées effrenées, de sorties, de fêtes.
J'ai besoin d'avoir 25 ans de nouveau.
Mais j'ai aussi besoin de solitude. De calme. De paix. De silence. De vacances.
J'ai l'impression d'être un paradoxe ambulant. Je ne sais pas ce que je veux. Je suis paumée, dépassée, éreintée. Je me sens moins proche de la Bouille, je me défends en prenant des distances. Et elle le sent. Elle est en demande constante. Et je ne peux pas satisfaire cette demande. C'est plus fort que moi, je ne peux pas.
Au moment où j'écris ces lignes, elle est dans son lit. Elle est supposée faire la sieste, mais elle ne dort toujours pas. Je l'entends chouiner et m'appeler. Et la seule chose que j'ai envie de faire, c'est de m'enfuir. De prendre ma voiture et de me barrer, loin!
Je ne supporte plus le son de sa voix.
Comme il y a 2 ans. Comme une date anniversaire.
Alors je me console et me détends comme je peux. C'est à dire que je fume et me gave de sucreries.
Je compense.
En attendant des jours meilleurs.
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