D'aussi loin que je me rappelle, j'ai toujours voulu avoir une fille. Et je l'ai eu.
Je m'imaginais partager plein de chose avec elle, comme ma mère a fait avec moi. Je m'imaginais qu'elle m'imite dans mes geste du quotidien, qu'elle soit caline.
Mais j'avais oublié quelque chose. C'est que les enfants sont des adultes en devenir, et de ce fait, ils sont en pleine construction physique, mentale et psychique.
Et l'une des étapes de ce développement psychique, c'est le fameux complexe d'Oedipe. Enfin, pour les filles, ça s'appelle le complexe d'Electre, mais c'est la même chose ou presque (en vachement plus sexiste, mais c'est la seule explication que j'ai trouvé) (J'avoue, je ne suis pas fan des théories Freudiennes, m'est avis qu'il avait lui même de graves soucis psychologiques!)
En gros, entre 2 ans 1/2 et 5 ans, la petite fille est amoureuse de son père, et voit sa mère comme une rivale. Parait qu'en vrai, ça dure jusqu'à la puberté, mais j'ai encore un brin d'espoir que ça ne dure pas si longtemps.
Donc, concrètement, comment ça se passe? Ben c'est simple : ma Bouille me déteste.
Si, si, c'est pas la peine d'essayer de me convaincre du contraire, je le vis chaque jour que dieu fait, depuis bientôt 2 mois.
Imagine :
- Deux mois à entendre, toute la journée "non! pas Maman!"
- Deux mois à ne pas avoir le droit de la coucher le soir
- Deux mois à ne pas pouvoir l'embrasser, ni lui faire un calin avant que son père aille la coucher
- Deux mois à négocier les rares bisous qu'elle m'accorde
- Deux mois à transformer nos moments toutes les 2, en véritable enfer
- Deux mois à prendre sur moi du mieux que je peux quand elle fait tout pour m'éviter
- Deux mois à tenter en vain de garder mon calme quand elle me tape une crise de hurlements parce que son père n'est pas à la maison
- Deux mois à lutter à chaque instant pour me faire obéir (et ça ne marche pas)
Et j'en passe.
Le dimanche matin, c'est souvent qu'on la prend dans notre lit quand elle se réveille, histoire de se réveiller en douceur, et de partager un moment calme et calin. On ne peut plus le faire. Systématiquement, elle me dit "Pousse toi maman!", et essaie vraiment de me pousser hors du lit. Je résiste bien sur, et lui explique que non, c'est le lit de Papa et Maman, donc Maman y reste. Ca la rend dingue. Elle me pousse de plus en plus fort, voir essaie de me frapper, et chouine, bien sur.
Elle me rejette complètement.
Quand c'est moi qui la lève le matin en semaine, je n'ai même pas droit à un bonjour, le premier truc qu'elle fait, c'est réclamer son père, et commence à chouiner à la seconde où je lui dit que Papa est au travail.
En parallèle de tout ça, un de mes souhaits s'est quand même réalisé, puisqu'elle m'imite beaucoup. Elle se met à sa dinette quand elle me voit cuisiner, elle met mes chaussures, et joue à se maquiller en même temps que moi. De ce que j'ai lu sur le complexe d'Oedipe, c'est normal, dans le sens où elle a compris que j'ai su séduire son père et qu'elle pense qu'en faisant comme moi, elle y arrivera elle aussi. (je t'ai déjà dit que je n'aimais pas les théories de Freud?)
Pour tenter d'améliorer la situation, apparemment, il n'y a pas 36 solutions : le parent vers qui se tourne l'agressivité (autrement dit, moi), doit continuer d'agir comme si de rien était, et l'autre doit devenir la figure d'autorité, la référence quoi.
Ils me font bien rire (jaune) ces psy à la con! "Continuer comme si de rien était"? Sérieusement? Ok, et quand l'Homme n'est pas là, je fais comment? Je passe mon temps à l'ignorer, comme ça elle finira par penser que sa mère en à rien à foutre de ses sentiments?
Je ne peux pas faire comme si de rien était! D'abord parce que ce n'est pas moi, ensuite parce que cette situation, elle ne la choisit pas, elle la subit. On la subit tous les 3.
Elle, parce qu'on sent bien qu'elle ne sait pas quoi, ni comment faire.
L'Homme, parce que du coup, tout lui retombe sur les épaules, c'est lui qui doit gérer au maximum.
Moi, parce que je me sens totalement rejetée, et qu'il n'y a pas grand chose à faire à part attendre que ça passe.
Voilà où on en est. Et je ne sais plus quoi faire. J'en suis à un point où je redoute de me retrouver seule avec elle, comme pendant mon jour de repos. Et elle doit le sentir, parce qu'à chaque fois, la journée se transforme en cauchemar, et encore, ça c'est quand on a du bol. Sinon, le cauchemar commence dès le réveil....
De 2 ans/12 à 5 ans?
Vais peut-être me faire prescrire des anxiolytiques moi.....ou me shooter au mojito!
Et toi, dis moi, tes gônes sont passés par là? Comment t'as fait pour surmonter? Une solution miracle, un psy, 7 cuites par semaine?
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