Hier, je suis allée chercher la Bouille à l'école. Chose qui n'était pas arrivée depuis que l'Homme a repris le boulot mi-janvier.
J'en ai profité pour discuter avec la maitresse, de son comportement, autant en classe qu'à la maison. A un moment donné, elle m'a dit qu'elle avait noté une régression comportementale (genre elle ne veut plus s'habiller toute seule), et que le mieux était de laisser faire.
Du coup, j'ai réfléchit hier soir : elle n'a que 3 ans. Ce n'est plus un bébé, mais ce n'est pas encore une petite fille. Elle est dans une sorte d'adolescence, c'est une threenager. Je me suis renseignée, il s'avère que d'après les plus récentes études, la période la plus difficile n'est pas le fameux terrible two. Non, la plus difficile, c'est maintenant, à 3 ans. (bon, tu sais qu'en général, je ne fais pas grand cas des études, surtout sur la psychologie infantile, mais là, j'avais besoin de pistes)
Et puis en réfléchissant à notre comportement avec elle ces dernières semaines, j'ai compris : on lui en demande trop. On lui demande de grandir trop vite.
La maitresse a raison: elle a un peu régressé. Et il faut la laisser faire, si elle le fait, c'est qu'elle en a besoin.
Et pour laisser faire, je ne vois qu'une solution : lâcher prise. Alors pas totalement, hein, il y a des choses sur lesquelles je ne lâcherai pas, comme la politesse et le respect.
Mais quelle importance si elle jette ses jouets par terre? ce sont les siens après tout. Ce qui est cassé sera jeté, et après?
Quelle importance si elle emmène la moitié de ses jouets dans le salon? il suffit de quelques minutes pour ranger.
Quelle importance si elle met 2 jours de suite la même tenue pour aller à l'école? si ça lui fait plaisir, que la culotte est propre et qu'il n'y pas de tâches sur la robe.
Quelle importance si elle saute sur le canapé? tant que je suis à coté pour l'empêcher de se faire mal. On a jamais vu un adulte sauter sur le canapé, donc on s'en fout, on sait que ça ne durera pas.
Quelle importance si, sous la douche, elle veut faire le ménage avec le gant propre que je viens de sortir? on le met au sale après et on en sort un autre.
Quelle importance si elle garde sa tototte toute la journée le week end? tant qu'elle l'enlève pour parler (sinon on la comprend pas)
Ce ne sont que quelques exemples, mais qui illustrent bien le quotidien. Ces petites choses sur lesquelles, nous, parents, mettons des règles, alors qu'aucune n'est nécessaire. Il y en a certaines qu'on a tous en commun, et je sais que tu en trouveras d'autres, qui te sont propres.
J'ai donc décidé de lâcher prise. C'est marrant parce que c'est quelque chose que je fais naturellement d'habitude. Du moins, je le faisais avant l'arrivée des Twins, mais comme j'ai "légèrement" paniqué, j'ai petit à petit instauré des règles, qui au final, sont stupides et inutiles (de mon point de vue, hein, comme toujours).
J'ai voulu la responsabiliser à outrance. J'ai voulu la faire grandir trop vite, parce que j'ai 2 bébés à la maison, qui sont totalement dépendants de moi.
Mais j'en ai oublié qu'elle aussi, est encore dépendante de moi sur beaucoup de choses. Avant l'arrivée des Twins, elle était en constante demande de toujours plus d'autonomie, et je n'ai pas su voir, ces dernières semaines, qu'elle avait diminué, voir arrêté, d'être autonome sur certaines choses.
Le matin, c'est moi qui l'habille, mais elle mettait ses chaussures et son manteau toute seule. Maintenant elle demande à ce que ce soit moi qui lui fasse. Si elle a besoin que je lui mette ses chaussures et son manteau, parce qu'elle a besoin de rester encore ma toute petite fille, et bien je le ferai, sans la forcer à le faire elle même, sans la culpabiliser, sans lui dire "mais non, tu es une grande fille, tu peux le faire toute seule". Ce n'est pas une grande fille. C'est une toute petite fille, et elle a encore un énorme besoin de moi.
C'est que je n'ai pas su, ou pas voulu voir. J'ai cru voir du caprice là où il n'y en avait pas. Ce que j'ai pris pour du caprice est en fait la manifestation de son mal-être, de son angoisse, de son besoin de nous. Dans mon envie de la voir grandir vite, je l'ai poussée sur un terrain pour lequel elle n'est pas prête. Et après, je lui en ai voulu de ne pas être prête.
Alors c'est fini, j'arrête. J'arrête de me mettre la pression, et surtout de LUI mettre la pression. Si elle m'en laisse l'occasion, je vais profiter des vacances pour tenter d'apaiser les choses entre nous, de lui faire comprendre qu'à partir de maintenant, je suivrai son rythme, comme je l'avais toujours fait jusqu'à maintenant.
En espérant que ça, couplé au fait que j'ai décidé d'arrêter de crier, suffira à nous calmer toutes les deux, et a restauré notre complicité perdue, et notre sérénité d'esprit.
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