Bronchite grippale et burn out

Il y a 10 jours, je suis tombée malade. Rien de bien exceptionnel, c'est (c'était) l'hiver, les défenses immunitaires sont en bernes, les microbes sont en fête... Bref.

C'était un samedi, à la débauche. J'ai passé la journée du dimanche à dormir. Littéralement. Genre de 20h30 le samedi à 16h le dimanche. Mais ayant une formation importante le lundi et mardi, j'y suis allée. Au bout de ma vie, me demandant si j'allais pouvoir tenir sans tomber dans les vapes d'une minute à l'autre. J'ai tenu, tant bien que mal jusqu'à la fin, mardi midi. Et n'y tenant plus, j'ai appelé mon médecin et pris rendez vous dans l'après midi.

J'arrive dans le cabinet, elle me demande ce qui ne va pas. Et là, j'ai craqué. J'ai fondu en larmes. J'ai tout lâché.

Les 4 semaines d'implantation qui venaient de se terminer, les Twins qui demandent un travail considérable, la Bouille qui ne fait plus ses nuits depuis plus de 6 mois. J'ai.tout.lâché.

Devant ma détresse, elle, elle a lâché 2 mots : BURN OUT. Et 10 jours d'arrêt pour aller avec. Elle m'a donné ce qu'il fallait pour la fièvre qui me tenait depuis le samedi, et je suis partie.

Dans les jours qui ont suivi, ça ne s'est pas arrangé. La fièvre, je veux dire, malgré le doliprane et autres copains chimiques. J'ai commencé à tousser, à être oppressée au niveau de la poitrine, j'en avais mal rien qu'à respirer. J'ai repris rendez vous, ces symptômes, je les connais par cœur. Nouveau diagnostic : bronchite, donc antibiotiques. Et vu que je n'arrivais pas à manger et que j'avais d'autres symptômes désagréables, elle m'a aussi prescrit une prise de sang. J'ai quand même passé presque 1 semaine avec 39 de fièvre.

Les résultats n'ont pas tardé : j'ai le foie d'une alcoolique. Des gamma GT qui frôlent la stratosphère, des plaquettes en berne, des lymphocytes quasi inexistants.... En tout, j'en suis à ma 3ème prise de sang en 10 jours. Je me retrouve avec une hépatite. Pas virale hein, pas une A, B, C, ni aucune autre lettre de l'alphabet. Ni médicamenteuse. Non, mon foie a juste décidé qu'il n'avait plus trop envie de travailler et s'est foutu en arrêt, le con.

Ça se soigne avec du repos et une alimentation adéquate.

Mais le burn out, ça se soigne comment? Et c'est quoi d'abord, cette saloperie?

Ok Google, qu'est ce qu'un burn out? C'est " un sentiment de fatigue intense, de perte de contrôle et d'incapacité à aboutir à des résultats concrets au travail". Marche aussi avec le burn out maternel hein. Dans le cas précis, je ne saurais dire duquel des 2 je souffre. Surement les 2, en fait.

J'ai trouvé un site très bien fait sur la question. Pour eux, voilà les signes à prendre en compte:

Symptômes émotionnels et comportementaux :

• perte de concentration
• indécision
• anxiété et panique
• problèmes de mémoire
• énervement rapide
• agacement
• sentiment d'impuissance
• sensation de nervosité d'être tendu
• pessimisme
• agressivité plus rapide
• méfiance
• envie de rien
• sentiment d'insécurité
• tendance à la dépendance (alcool, cigarette, café....)

Symptômes physiques :

• fatigue constante
• insomnie
• épuisement
• douleurs musculaires
• douleurs cou et épaules
• tension/pression à l'abdomen
• voix sans énergie
• respiration rapide
• oublis
• problèmes de libido
• fatigue rapide ou fièvre
• troubles intestinaux
• pouls élevé
• hypertension artérielle

Je te rassure, je ne présente pas tous ces signes, mais j'avoue, une bonne partie.

Soyons honnêtes, cet arrêt me fait du bien et de toute façon, il était indispensable. J'ai VRAIMENT trop tiré sur la corde ces dernières semaines. J'en ai trop fait, je n'ai pas su dire non. J'aurais du. J'ai abattu le boulot de 2 personnes, toute seule, sans prendre le temps de souffler. Je veux dire, qui, QUI peut en toute confiance, soulever et brasser en moyenne 1 tonne de matériel par jour pendant 1 mois, sans finir par en subir les conséquences?? Ok l'égalité entre les femmes et les hommes est importante, mais le fait est là, je suis une femme. J'ai la force physique brute et la résistance d'une femme.

Et je suis la mère de 3 enfants de moins de 5 ans, dont des jumeaux de moins de 2 ans.

Certains oublient trop souvent qu'avant de les avoir, les Twins, je les ai porté pendant 8 mois, avec ce que ça implique. Ma fatigue ne date pas de leur naissance, elle a 8 mois de plus. Huit mois à porter double bébé, les 3 derniers mois avec des insomnies. Les 2 derniers mois à ne plus dormir DU TOUT.

J'ai repris le boulot, ils avaient un peu plus de 6 mois. Et j'ai beau être à 80%, mon boulot est fait comme si j'y étais à plein temps. Alors j'imagine que je suis en partie responsable de ce qui m'arrive. J'aurais du dire non, j'aurais du dire STOP. Je ne l'ai pas fait.

Et je me retrouve maintenant à devoir être arrêtée parce que mon corps a dit stop pour moi. Remarque, la machine est bien foutue. Tu veux pas écouter? Pas grave ma cocotte, je ne te laisse plus le choix!

Le pire, c'est que je l'ai senti venir, le bordel. Des semaines, des mois, que je dis que je suis fatiguée plus que d'habitude. Des semaines que je le hurle sur les toits, que je dis à l'Homme que je n'en peux plus. Que mes journées sont aussi fatigantes au taf qu'à la maison. Des semaines que je demande de l'aide. Oh il m'aide à la maison. Il s'occupe parfaitement bien de nos enfants, je ne lui reproche pas. Mais il ne m'aide pas de la façon dont j'ai besoin. Lui aussi est en partie responsable de ce qui m'arrive. Mes chefs sont responsables de qui m'arrive. Je suis responsable de ce qui m'arrive.

J'ai de nouveau rendez vous avec mon médecin demain matin. Mon arrêt de travail va être prolongé. Mais je sais qu'il ne le sera pas plus de 15 jours. Je ne peux pas m'arrêter plus, vu que mon employeur ne me paie mon complément de salaire que pendant 30 jours. Après je me retrouverais avec uniquement les 50% de la sécu. Donc pas jouable.

Et je stresse d'être en arrêt, autant que de reprendre, parce que je sais que ma nouvelle collègue, que j'appelle de façon très politiquement correcte "la petite dinde", n'aura pas plus fait son boulot que le mien, et qu'il va falloir que je rattrape le coup....

Je ne sais absolument pas comment je vais tenir la distance après ma reprise. Je peux en faire moins, certes, mais faut quand même que mon boulot soit fait.

On ne m'y reprendra pas, à en faire autant que les 4-5 dernières semaines, j'ai d'ailleurs décidé de demander un entretien à mon chef en ce sens, mais j'ai une conscience professionnelle, et je ne supporte pas quand c'est ni fait, ni à faire. Je risque de faire face à un sacré dilemme!

En attendant, je vais profiter de cet arrêt bien mérité! J'ai quand même laissé les Twins chez la nounou comme quand je travaille, ce qui fait que je suis seule à la maison, cette semaine, de 8h à 17h45. Idéal pour se reposer!

Aller, je te laisse, j'ai sieste!